Je suis la troisième ressource utilisée dans le monde après l’eau et l’air, je suis petit mais pour être bien bâti, on ne m’oublie jamais. Cependant, je suis en voie d’extinction dans certains endroits du monde. Je suis… je suis… le sable bien sûr ! Mardi soir, Arte a diffusé un documentaire édifiant. Bye-bye les châteaux de sable, la surexploitation du petit granulat dans le monde pourraient nous priver des joies de la plage en 2100. Surexploitation ? Jugez-vous donc : - Plus de 15 milliards de tonnes de sable sont utilisées dans le monde chaque année. - Entre 75 et 90% des plages seraient déjà menacées de disparition. - Aux Maldives, l’extraction de sable liée à la montée des eaux a entraîné l’évacuation de 120 îles.En Indonésie, 25 îles ont déjà disparu pour alimenter Singapour en sable - Et triomphe du capitalisme en maillot de bain, 9 plages sur 10 en Floride menacent de cesser leurs grèves de sable fin. Evidemment, si l’on utilise autant de sable aux quatre coins du monde, c’est qu’il sert à tout : dans le verre, les puces électroniques, les ordinateurs, les téléphones, le vin, le dentifrice… et évidemment pour les matériaux de construction. Et là, les chiffres sont franchement impressionnants : Pour construire une maison, il faut 200 tonnes de sable, pour un hôpital, 3000, pour un kilomètre d’autoroute, 30 000 et 12 millions pour une centrale nucléaire ! En France, la production annuelle de granulats (le sable n'est qu'une sorte de granulat) en 2011 s’établit à 379 millions de tonnes. ( Les chiffres varient beaucoup d'une année sur l'autre suivant l'importance des chantiers entrepris sur le territoire). Les différents sables représentent 149 millions de tonnes (le reste provient de roches massives et du recyclage) mais ce sont eux qui augmentent le plus par rapport à 2010, surtout les granulats marins (+ 16, 9 %) (Chiffre Union Nationale des Producteurs de Granulats). Cela signifie qu’en France aussi, on a tendance à prendre l’eau au détriment des carrières en plein air.   La raison ? Il reste moins de 3 000 carrières de granulats en France, contre 5 000 il y a vingt ans. Un début de pénurie touche déjà l'Aquitaine et l'Ile-de-France. Elle menace Toulouse, l'agglomération lyonnaise ou encore la Bretagne. La législation s'est durci et il est de plus en plus difficile d'en exploiter une. Finalement, encore heureux que nous soyons loin des objectifs annuels de construction de logements (500 000 par an) ! Car si l’exploitation des granulats alluvionnaires ou marins se développe, elle rencontre des oppositions grandissantes. On en sait quelque chose ici en Bretagne : Il y a quatre ans, Lagarge tentait d’obtenir une autorisation pour extraire 18 millions de tonnes de sable sur 30 ans au large d’Etel, dans le Morbihan. Les opposants ont mis leur veto et ont finalement obtenu g(r)ain de cause. Aujourd’hui, c'est un collectif d’associations qui s'oppose à un projet d’extraction de sable coquillier dans la baie de Lannion. Ce projet prévoit l’extraction annuel, pendant vingt ans, de 400 000 m3 de ce sable par la Compagnie armoricaine de navigation. Problème : la construction en Bretagne a connu un boom vertigineux qui implique de s’approvisionner en sable. Or, si le sable à la base n’est pas un produit très cher (à partir de 12-13 euros la tonne), il le devient lorsqu’il s’agit de le transporter : le prix des granulats double tous les 50 kilomètres. Bonjour la facture si nous sommes obligés de faire comme à Dubaï, qui importe son sable d’Australie ! Bon, si l’on ne veut pas piocher dans nos eaux et si nos exploitations sont en fin de carrière, il va donc falloir trouver des solutions alternatives. On vous voit tout de suite venir avec vos grands sabots, bretons ou non : il n’y à qu’à aller se servir dans le désert ! Oui, mais non : trop rond et trop fin, le sable du désert ne s’agrège pas et n’est donc pas utilisable pour la construction. Certains militent, avec entrain, pour des choix d’aménagement qui diminueraient les besoins de granulats, notamment en matière d’infrastructures de transport : la construction d’un kilomètre d’autoroute par exemple nécessite une quantité trois fois plus importante de granulats que la construction d’un kilomètre de voie ferroviaire. Ceux-là doivent tous travailler chez Réseau Ferré de France... Non, la vraie bonne solution nous semble évidente pour éviter une pénurie finalement encore hypothétique : il faut valoriser le recyclage. Après tout, le secteur du bâtiment et des travaux publics produit 343 millions de tonnes de déchets par an(chiffre 2009). Il doit bien y avoir quelques chose à faire... Mais là, les avis divergent : Il y a le chiffre officiel : les granulats recyclés représentent 21 millions de tonnes, soit 6 % du total. Ce n'est pas énorme. A titre d'exemple, en 2004, (nous n'avons pas trouvés de chiffres plus récents) le Royaume-Uni et l’Allemagne produisaient 6 fois plus de granulats de recyclage que la France. Et il y a la version de l'UNPG : Si l’on y ajoute les matériaux recyclés directement sur les chantiers ou ceux qui vont d’un chantier de démolition à un chantier de travaux publics, la proportion de matériaux valorisés n’est plus de 6 %, mais de 10, 15 ou même 20 % selon les régions. C'est beaucoup mieux certes, mais un problème demeure : A 99 %, les granulats recyclés sont réutilisés dans la construction de routes. Pour construire notre penty en Bretagne, et sauver nos plages, il va sans doute falloir trouver mieux.   Article du 29/05/2013
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